Points saillants
- Que doit-on planifier?
- Comment mettre les enfants à contribution?
- Comment intervenir lors de la dégustation?
Ce que vous devez savoir si vous souhaitez cuisiner à l’école
Il y a quelque chose de magique qui se produit lorsque l’on réunit enfants et aliments dans une salle de classe ou un local du service de garde. Peut-être est-ce la perspective de déguster de bons aliments, ou peut-être est-ce le changement de rythme et la sensation de découverte? Peu importe, cuisiner à l’école, c’est un peu comme une sortie, mais sans la nécessité de recruter des bénévoles ou de prévoir des autobus.
L’enthousiasme débordant des enfants n’est pas le seul élément positif de la cuisine à l’école. En effet, il y a énormément de choses à apprendre et à enseigner dans le contexte d’activités culinaires. Des notions de sciences, de mathématiques, de lecture, de communication et d’histoire, de même que de l’information sur la provenance et la transformation des aliments peuvent facilement s’intégrer à un atelier de cuisine.
La plupart des gens sont réticents à l’idée de se lancer dans ce type d’aventure. Il est vrai qu’il est intimidant de guider 20 enfants ou plus lors d’un atelier de cuisine. Or, c’est là que notre équipe intervient. Nous sommes déjà passés par là et avons fait des erreurs – nous pourrons donc vous guider pour que vous n’ayez pas à faire les mêmes.
Les bases : disposer d’un plan robuste
Éléments à prendre en considération :
- Les allergies et intolérances alimentaires, ainsi que les restrictions. Cette information est souvent déjà recueillie en début d’année scolaire. Gardez en tête que certains élèves pourraient avoir des restrictions alimentaires en raison de leur religion (ex. : le porc) et qu’il ne s’agit pas d’allergies.
- L’équipement. La préparation d’une activité culinaire variera selon les installations disponibles à l’école. En effet, certaines écoles disposent d’une cuisine complète entièrement équipée tandis que d’autres font preuve de créativité en créant une « cuisine » dans la classe. Mais peu importe votre situation, votre activité peut fonctionner à merveille. Et vous pouvez en faire plus que vous ne le pensez dans une classe. De l’équipement comme des bols à mélanger, des planches à découper, des couteaux, un mélangeur, un gril électrique, un four à micro-ondes et une plaque chauffante offrent une grande flexibilité pour les activités en classe.
- L’aménagement du local. Si vous cuisinez dans une classe, pensez à votre aménagement. Séparerez-vous les élèves en groupes? Si vous utilisez des équipements électriques, où se trouvent les prises de courant par rapport aux stations de travail? Aurez-vous besoin d’une rallonge électrique?
- Les portions. Lors du choix de la recette, établissez combien d’enfants participeront à l’activité et la quantité que vous voulez préparer. Devriez-vous préparer une portion repas ou une portion collation?
Truc de pro : Une recette pour quatre adultes produira environ 16 portions de dégustation pour des élèves. Déterminez si vous voulez que les enfants rapportent des portions de dégustation à la maison pour poursuivre l’apprentissage. Si c’est le cas, vous pourriez avoir besoin de sacs à ouverture-éclair ou de contenants réutilisables.
- L’aide. Puisque le nombre d’élèves est élevé, il peut être très utile de disposer d’aide supplémentaire. D’ailleurs, avec les élèves plus jeunes qui ont besoin de plus de soutien, cette aide est essentielle. Dans un monde idéal, le ratio serait d’un adulte pour quatre enfants. Les généreux stagiaires, parents, grands-parents et élèves plus âgés sont de fantastiques alliés.
Mettre les choses en place : comment se faciliter la vie
- La création d’un pacte. Demandez aux élèves ce qui, selon eux, serait important à respecter pour que la classe soit un endroit sécuritaire pour cuisiner et apprendre. Dressez ensuite une liste de directives de base sur la sécurité et les communications, et faites-la approuver par tous les élèves. La création d’un tel pacte est une activité d’orientation intéressante en soi et est essentielle si vous planifiez cuisiner régulièrement avec les élèves.
- Les compétences culinaires. Demandez aux élèves le plat qu’ils préfèrent cuisiner. Demandez-leur également ce qu’ils aimeraient apprendre à cuisiner. Les réponses à ces questions vous donneront une idée des compétences actuelles des élèves et vous aideront à sélectionner les recettes.
- Le nettoyage. Établissez une liste de tâches de nettoyage. Celles-ci varieront en fonction de votre recette, mais pourraient inclure le nettoyage des comptoirs; le balayage; et le lavage, le séchage et le rangement de la vaisselle. Exprimez clairement vos attentes envers les élèves.
La dégustation : prenez le temps de savourer de bons aliments ensemble
- Manger ensemble. Une importante composante d’un atelier culinaire consiste à se rassembler pour manger dans un contexte social. Ne nous répète-t-on pas constamment à quel point l’aspect social des repas est important? Un enfant qui mange avec ses amis une recette qu’il a lui-même cuisiné peut l’amener à oser goûter à des aliments méconnus!
- Laisser les élèves se servir eux-mêmes. Servir les aliments au centre de la table permet de veiller à ce que les élèves prennent ce dont ils ont besoin. La première étape vers l’appréciation d’un nouvel aliment consiste à le regarder, à le toucher, à le sentir et à observer les autres le manger. Lorsqu’ils seront prêts, les élèves goûteront. À cet égard, l’expérience nous a montré que les enseignants et éducatrices sont heureux de ne pas sentir qu’ils doivent veiller à ce que les enfants prennent au moins une bouchée, et les élèves trouvent cette approche plus respectueuse.
- Demander de la rétroaction. Demandez aux élèves quelles étapes ont été faciles à réaliser, lesquelles ont été difficiles, ce qu’ils ont appris et ce qu’ils feraient pour améliorer la recette. Les élèves savent faire preuve d’une grande créativité et cette dernière question permet de personnaliser l’apprentissage.
Référence
Vidgen HA et Gallegos D. Defining food literacy and its components. Appetite 2014;76: 50-59. doi: 10.1016/j.appet.2014.01.010.