Points saillants
- Le pouvoir des mots
- L’impact sur l’ambiance et les besoins de l’enfant
- Quoi dire et quoi faire?
- La gestion du dessert
L’importance des mots…
L’adulte joue parfois avec les émotions ou le sentiment de culpabilité de l’enfant lorsque celui-ci ne veut pas manger certains aliments à table, ce qui pourrait favoriser à long terme une relation malsaine avec la nourriture.
« Fais-moi plaisir, tu as 2 ans, encore 2 bouchées! »
« Mange la moitié de ton repas si tu veux ton dessert! »
« Termine ta viande et tu pourras encore avoir du riz! »
« Mange plus de légumes si tu veux aller jouer! »
Ces exemples de phrases adressées aux tout-petits sont malheureusement encore souvent entendus à table. Elles sont prononcées pour encourager l’enfant à manger. Toutefois, elles ne les aident pas à apprécier les aliments.
Les repas et les collations sont-ils des moments agréables ?
Dans les cas ci-dessus, c’est peu probable… L’enfant peut développer une relation négative avec les aliments ou même avec les repas. Avec le temps, l’enfant peut devenir craintif et anxieux au moment des repas, ce qui coupera encore davantage son appétit.
L’enfant mange-t-il selon ses besoins?
Le tout-petit risque de manger trop ou pas assez si à long terme les signaux de satiété envoyés par son corps ne sont pas écoutés. Par exemple, l’enfant pourrait manger pour faire plaisir à l’adulte ou par culpabilité alors qu’il n’a pas réellement faim. L’enfant apprendra alors que les aliments servent de récompense ou de punition. Plus tard, il pourrait y avoir un impact sur ses comportements (p. ex. : choisir un aliment en guise de récompense lors d’un succès scolaire).
Qu’est-il préférable de dire et de faire?
Il vaut mieux l’inviter l’enfant à goûter à une bouchée de chacun des aliments servis, sans mettre de pression, et ne pas le priver de dessert. Le secret ? Être un modèle positif en mangeant avec lui les mêmes aliments.
Voici quelques phrases qui pourraient être utilisées :
« Je te mets un peu de tout dans ton assiette comme moi. Essaie de goûter, tu verras que c’est délicieux! »
« J’adore le moment du repas, car il me permet de découvrir plein d’aliments savoureux. Ça sent bon. As-tu hâte d’y goûter? »
« J’adore le potage, ma grand-mère aussi en fait un délicieux. Toi, il te fait penser à quoi ce repas? »
« Wow, une omelette! Miam, j’adore ça! Savez-vous d’où viennent les œufs? »
« Savais-tu que la bouche peut changer d’idée avec le temps? Moi je n’aimais pas les champignons avant et maintenant je les adore! »
« Tant qu’on n’a pas goûté, on ne peut pas savoir si on aime ou pas! Je vais goûter et je saurai si j’aime ça. Tu veux essayer avec moi? »
« Super! Tu as goûté à un aliment que tu ne connais pas! »
« Génial! Tu as goûté à une betterave, même si ce n’est pas ton légume préféré! »
Et le dessert, on le sert quand même?
Oui, peu importe la quantité du repas que l’enfant a mangée!
Utiliser le dessert comme moyen de chantage nuira aussi à l’écoute des signaux de faim et de satiété. L’enfant se forcera à manger davantage du plat principal afin d’accéder au dessert et ainsi mangera plus que selon les besoins exprimés par son corps. Le dessert est alors mis sur un piédestal et est considéré par l’enfant comme l’objectif ultime à atteindre à la fin du repas. Il devient donc une récompense, alors qu’il devrait plutôt être considéré comme une partie du repas.
Tous les aliments devraient être traités de la même manière, car un interdit devient toujours plus attrayant!