Points saillants
- Célébrons les productrices laitières canadiennes d'un océan à l'autre
- Entrevue avec des femmes inspirantes de l'industrie laitière canadienne
Chaque 8 mars, la communauté mondiale s’unit à l’occasion de la Journée internationale des femmes pour saluer les réalisations sociales, économiques et politiques de toutes les femmes.
Chaque jour est en fait une nouvelle occasion pour les productrices laitères de se mettre au défi pour l'industrie et amener les changements qu'elles veulent.
Parce que nous croyons que les contributions de nos pairs méritent d’être soulignées, nous avons discuté avec ces productrices laitières d’exception afin qu’elles nous expliquent comment elles inspirent les futurs leaders du monde agricole.
Marianne den Haan (MDH)
Marianne est une productrice laitière de l’Ontario et une ancienne enseignante. Elle possède un baccalauréat en géographie ainsi qu’un baccalauréat en éducation de l’Université de Nipissing. Elle a acquis plus de 15 années d'expérience dans l’industrie.
Julaine Treur (JT)
Julaine est une productrice laitière de la Colombie-Britannique qui exploite sa ferme avec sa famille. Elle possède plusieurs années d'expérience dans l’industrie pharmaceutique et plus de 15 ans d’expérience dans l’industrie laitière.
Q : Pourquoi avez-vous décidé de devenir productrice laitière?
JT : « Ça a été tout naturel pour moi d’exercer ce métier. J'ai commencé à m’impliquer davantage dans la ferme et j’ai vite réalisé que j’étais devenue une productrice laitière. Ce choix de carrière ne s’est pas fait sur la base d’une seule expérience. En effet, c’est en prenant soin des animaux de la ferme d’agrément de ma famille que j’ai développé un amour véritable pour les vaches et pour l’industrie agricole canadienne. J’ai donc toujours su que l’agriculture était en fait ma véritable voie. »
MDH : « J’ai enseigné pendant quelques années, mais j’avais encore ce désir ardent de réaliser autre chose. Je voulais me consacrer à un projet où j’aurais davantage de défis d'entrepreneuriat. L’ouverture de notre ferme laitière familiale m’a permis d’atteindre cet objectif, en plus de nous donner la possibilité de créer un héritage. Grâce à ce projet entrepreneurial, la prochaine génération de producteurs aura une ferme bien à elle et la chance d’y travailler à temps plein. »
Q : Quel conseil donneriez-vous aux jeunes femmes qui intègrent l’industrie laitière?
JT : « Il est important d’être fidèle à soi-même. Il ne faut pas essayer de correspondre à ce que l’on croit qu’une productrice laitière devrait être ou projeter. Chaque personne apporte ses forces, connaissances et habiletés à la profession. Vos forces ne sont peut-être pas celles des autres, mais cela ne signifie pas qu’elles ont moins de valeur. »
MDH : « Apprenez des autres membres de la communauté. Soyez toujours ouvertes à l’innovation et à la technologie. Mettez en place des processus efficaces pour contribuer au succès de votre entreprise. »
Q : Comment vous y prenez-vous pour promouvoir l’agriculture canadienne?
JT : « Les producteurs doivent créer des liens avec les consommateurs. Seul un très faible pourcentage des Canadiens pratiquent activement l’agriculture et très peu de gens ont un lien avec l’industrie agricole. Cette absence de lien crée un contexte où des mythes et idées fausses peuvent se forger et se propager à propos de l’industrie agricole. Je diffuse donc activement de l’information dans les médias sociaux, j’écris des billets de blogue, et je présente des photos authentiques de notre vie à la ferme. »
« Les producteurs ont à cœur leur profession. Nous avons à cœur le bien-être de nos vaches, de nos terres et de l’environnement, et nous sommes déterminés à mettre en application des pratiques de production éthiques. Nos vaches sont importantes pour nous. Nous avons un lien émotionnel avec ces animaux, et nous aimons sincèrement passer nos journées avec eux. »
MDH : « Je suis fière de notre héritage et confiante quant à l’avenir de notre industrie. Je m’assure de transmettre mon expertise et mes connaissances de l’industrie à mes pairs et aux consommateurs. »
« J’aimerais que tout le monde comprenne comment les aliments passent de la ferme à la table des consommateurs. Plusieurs tâches et processus doivent être exécutés pour que les consommateurs puissent savourer du lait avec leurs céréales ou consommer d’autres produits laitiers nutritifs. Il est important que nous fassions collectivement un effort pour rétablir le lien avec les aliments que nous consommons. »
Q : À quels types de défis avez-vous été confrontée en tant que femme productrice laitière, et comment les avez-vous surmontés?
JT : « Je n’ai jamais fait face à des défis dans l’industrie qui étaient précisément liés à mon sexe. Mes contributions sont toujours encouragées et soutenues par mes pairs. C’est la valeur de ce que j’apporte à l’industrie et non mon sexe qui a façonné mes expériences. Je suis donc très reconnaissante du soutien et des encouragements des hommes et des femmes qui forment l’industrie laitière. »
MDH : « Il peut être difficile d’établir un bon équilibre travail-vie personnelle, et tout le monde doit connaître ses limites. Je suis retournée au travail deux jours après avoir accouché, et ça a été très difficile. Élever une famille tout en exploitant une entreprise nécessite beaucoup de discipline et de flexibilité. Et cela veut parfois dire amener les enfants au travail. Cependant, il est bénéfique d’être à l’écoute afin de savoir exactement comment on se sent au quotidien, puisque la santé mentale est une priorité pour nous tous. »
Q : Quelle est selon vous la chose la plus valorisante dans le métier de productrice laitière?
JT : « La production laitière, c’est à la fois passionnant et valorisant. Plusieurs choses font que cette profession est gratifiante. Voir un veau naître et faire ses premiers pas me donne encore la chair de poule. Entendre nos enfants exprimer leur désir de suivre notre exemple et montrer un intérêt pour notre travail : voilà là quelques-unes des choses qui me font le plus chaud au cœur quand je pense à mon métier. »
MDH : « Rien n’est plus satisfaisant que de se coucher en sachant que l’on a accompli une longue liste de tâches. Certaines journées sont difficiles. L’agriculture est un mode de vie qui vient avec son lot de périodes creuses et qui peut causer beaucoup de stress en raison de facteurs hors de notre contrôle, comme la météo. Il faut savoir accepter ces journées difficiles, tout en sachant que nous allons passer à travers. »