Chaire de recherche de biosécurité en production laitière

Aperçu du projet

La chaire est co-dirigé par Dr. Simon Dufour et Dr. Juan Carlos Arango Sabogal de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Les activités menées et planifiées sur la période 2020-2025 s’articulent sous trois thèmes de recherche :

• Thème 1 : Identification des pratiques clés de biosécurité pour prévenir l'introduction ou la propagation des maladies entre les troupeaux (biosécurité externe ou bio-exclusion) et pour contrôler la prévalence intra-troupeau. 
• Thème 2 : Validation des stratégies de diagnostic rapides, robustes et efficaces pour soutenir la mise en œuvre de programmes de biosécurité rigoureux.
• Thème 3 : Développement de programmes et d'outils de surveillance et contrôle des maladies efficaces et économiquement viables. 

Que fait l’équipe de recherche?

Actuellement, les projets en cours au sein de cette chaire ont de objectifs autour des trois thèmes principaux :

• Méthodologie pour évaluer l’adoption des pratiques de biosécurité dans les fermes laitières canadiennes et identification des obstacles à leur mise en œuvre
• Développement et validation de modèles de classification pour déterminer le statut des troupeaux laitiers aux maladies infectieuses hautement prioritaires de l’industrie laitière canadienne
• Surveillance de la diarrhée virale bovine dans les troupeaux laitiers canadiens
• Prévalence et évaluation des stratégies de dépistage de Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis (MAP) dans les troupeaux laitiers canadiens
• Développement d'un programme de surveillance et contrôle de la leucose bovine dans les troupeaux laitiers canadiens
• Validation des stratégies d’échantillonnage du lait de réservoir et étude des facteurs de risques de Salmonella Dublin dans les troupeaux laitiers

Qu’a découvert l’équipe de recherche?

Exemples de résultats issus de ce projet :

• La grande majorité des producteurs laitiers du Québec appliquent la plupart des mesures de biosécurité destinées à réduire la propagation des maladies déjà présentes dans leur troupeau (ex. l’utilisation unique de gants et d’aiguilles). Les mesures de biosécurité visant à empêcher l’introduction de nouvelles maladies dans le troupeau, par exemple la gestion des visiteurs et des animaux nouvellement introduits, n’étaient pas aussi répandues. Compte tenu de l’impact économique potentiel de l’introduction de microorganismes, les efforts devraient être renforcés davantage dans ce domaine.
• Comme le font les algorithmes de prédiction mis au point par Amazon et Netflix, par exemple, qui prédissent les préférences d’achat futures, il est possible de prédire l’adoption de futures mesures de biosécurité dans une ferme donnée sur la base des pratiques actuellement en place et mesurées à l’aide du Questionnaire d’évaluation des risques pour la biosécurité de proAction^MD. Cette capacité ouvre une nouvelle voie qui permettra d’émettre des recommandations personnalisées pour les producteurs.
• Entre 2018 et 2021, environ 88 %, 22 % et 18 % des producteurs laitiers disposaient de procédures normalisées (PN) en lien avec la vaccination contre les maladies respiratoires, la mammite clinique et la diarrhée néonatale, respectivement. En revanche, les producteurs biologiques étaient moins enclins à utiliser la vaccination comme stratégie de prévention des maladies. Ces résultats donnent un aperçu de la situation actuelle et des aspects qui pourraient être améliorés lors d’interventions futures.
• D’après une étude de séroprévalence menée sur des animaux non vaccinés, la prévalence de la BVD semblait assez faible (<10 %) dans les fermes laitières de l’Ontario et du Québec, mais beaucoup plus élevée (50 à 60 %) dans les troupeaux de l’Alberta.
• Des projets de recherche ont été menés pour améliorer et mieux comprendre les stratégies de test utilisant le lait du réservoir et/ou l’échantillonnage de quelques animaux apparemment normaux pour détecter Salmonella Dublin. Fait important : quelles que soient les stratégies de test choisies, les chercheurs ont constaté un niveau élevé de confiance dans le cas des résultats négatifs. En revanche, un résultat positif doit être confirmé par d’autres moyens, car la plupart des résultats positifs sont en fait de faux positifs. De plus, la composante géographique semble importante pour expliquer la propagation de Salmonella Dublin entre les troupeaux. En effet, certaines régions semblaient présenter une prévalence plus élevée que prévu de la maladie, ce qui indique que sa transmission est associée à une composante géographique. Les travaux se poursuivent pour permettre à l’industrie de mieux détecter, prévenir et traiter cette importante maladie.
• Plusieurs études ont exploré la survie et la croissance de divers microorganismes indésirables (Cryptosporidium spp., Salmonella, espèces bactériennes affectant la santé du pis) dans la litière de solides de fumier recyclés. Bien entendu, tous les solides de fumier recyclés n’abritent et ne cultivent pas les microorganismes de la même manière, mais en général, les systèmes de production de solides de fumier recyclés actuellement utilisés dans les fermes ne permettent pas de contrôler les microorganismes indésirables. En outre, la recherche a montré que, bien que la qualité du lait ne soit pas affectée, les vaches logées sur une litière de solides de fumier recyclés présentaient sept fois plus de risques de développer une mammite clinique causée par Klebsiella spp. que les vaches logées sur de la paille.