Points saillants
- Les vaches canadiennes produisent environ trois fois plus de lait qu’il y a 50 ans, grâce aux améliorations apportées au confort, à la gestion des troupeaux et à l’efficacité alimentaire
- La production laitière est responsable d’environ 1 % des émissions totales de GES du Canada
- Réduire l’impact environnemental du secteur laitier est un travail de longue haleine
Se soucier de l’environnement, c’est se soucier de l’avenir. Et puisque les fermes laitières sont souvent (très souvent même) des entreprises familiales qui se transmettent d’une génération à l'autre, nous avons toutes les raisons de nous soucier de l’avenir. Nous valorisons l’innovation pour continuer d’améliorer la productivité et l’efficacité de produire du lait ici. Pour ce faire, nous investissons dans de nouvelles technologies et des pratiques d’agriculture de conservation qui permettent d’améliorer le sol. En effet, les éléments nutritifs et les minéraux présents dans le sol sont essentiels pour un bon rendement des cultures. ). Les innovations permettent aussi de recycler l’eau, de réduire les pertes de ressources et même, de produire de l’énergie verte.
Il est aussi important d’identifier les améliorations que nous pouvons apporter pour continuer de faire des progrès. L’analyse du cycle de vie (ACV) est un outil de diagnostic qui nous permet d’évaluer régulièrement notre profil environnemental.
Au Canada, les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par litre de lait sont en effet parmi les plus faibles au monde! Parlons de cinq mesures qui permettent aux producteurs de réduire l’impact environnemental du lait.

Les vaches d’aujourd'hui sont plus vertes que leurs grands-mères
Les vaches canadiennes produisent trois fois plus de lait qu’il y a 50 ans, grâce aux améliorations apportées au confort, à la gestion des troupeaux et à l’efficacité alimentaire. En effet, une vache confortable, calme et bien nourrie produit plus de lait. Nous manquons peut-être d’impartialité en croyant que nos vaches sont la crème de la crème, mais avec une vache plus productive, chaque litre de lait produit est responsable de moins d’émission de GES! L’explication : Les vaches produisent du méthane pendant la rumination (le processus digestif qui leur permet de manger de l’herbe). L’entreposage du fumier (qui est absolument nécessaire lorsque les sols sont gelés) émet également du méthane et de l’oxyde nitreux. Ainsi, une ferme qui a des vaches productives, produit plus de lait avec moins d’animaux, et donc un impact environnemental réduit.
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La conservation de l’eau
La production laitière nécessite de l’eau propre, et c’est pourquoi les producteurs analysent régulièrement la qualité de l'eau de leur puits. Les vaches boivent chaque jour environ l’équivalent d’une baignoire d’eau, et il faut également nettoyer l’équipement de traite, mais ce volume est plus faible que la quantité d’eau nécessaire pour faire pousser l’herbe et les autres cultures. Malgré cela, les fermes laitières protègent généralement nos cours d’eau douce. Pour produire un litre de lait au Canada, il faut moins d’eau que dans de nombreux pays, grâce à notre climat et nos précipitations régulières – un cadeau du ciel. En cas de sécheresse, le besoin en irrigation augmente pour les cultures, et l’eau d’irrigation augmente l’empreinte eau.
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Réduire les émissions de gaz à effet de serre
La production laitière est responsable d’environ 1 % des émissions totales de GES du Canada. Les vaches canadiennes sont parmi les plus productives, et c’est un facteur important qui contribue à réduire les émissions de méthane associées à la production d’un litre de lait.
Les producteurs innovent aussi, profitant des progrès scientifiques et en employant des technologies de pointe. Parmi les pratiques plus écologiques qui peuvent être employées dans les fermes, énumérons : vider la fosse de fumier au moins deux fois l’an et utiliser ce fumier pour enrichir les sols, pratiquer la rotation des cultures, réduire le travail du sol pour en minimiser les perturbations, utiliser des technologies d’agriculture de précision et optimiser le transport du lait vers les usines de transformation. Le choix du type d’entreposage du fumier et d’épandage aux champs a un impact sur l’empreinte carbone de la ferme. Toutes ces mesures recommandées par les experts ont contribué à améliorer l’empreinte du lait au cours des années.

Utilisation responsable des engrais et des pesticides
Les producteurs laitiers utilisent d’abord le fumier des vaches pour enrichir les champs. D’autres engrais peuvent être nécessaires pour amender le sol et veiller à ce qu’il contienne tous les éléments nutritifs et les minéraux nécessaires aux plantes qui y poussent. Des pesticides peuvent aussi être nécessaires pour combattre une infestation d’insectes ou des microbes qui détruiraient les cultures. Plusieurs précautions sont prises pour que les pesticides soient entreposés adéquatement à la ferme et ainsi éviter que les humains et les animaux y soient exposés. Par ailleurs, plus de 90 % des producteurs laitiers ont reçu une formation et passé un examen sur l’utilisation responsable des pesticides dans leurs champs. Parmi les pratiques qui aident à contrôler les pestes sans trop de pesticides coûteux, nommons la rotation des cultures et les cultures de couverture.
Énergie verte, recyclage et technologie
Certaines fermes laitières ont accès à un biodigesteur pour transformer le méthane produit par le fumier en énergie verte ou électricité. Une idée proprement géniale! Plusieurs fermes utilisent également leurs grands espaces pour y installer des éoliennes ou des panneaux solaires. Et beaucoup de producteurs au Canada travaillent avec des agronomes ou d’autres experts pour créer un plan de gestion des éléments nutritifs. Ce plan vise à utiliser les nutriments efficacement dans les champs et à minimiser le risque de contamination de l'eau aux alentours.
C’est un travail de longue haleine que de réduire son impact sur l’environnement et d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles, en harmonie avec la nature. Mais on s’appuie sur les avancées technologiques et scientifiques. Par exemple, le géoréférencement et l’imagerie aérienne dans les champs permettent de fertiliser les sols de façon plus précise. Dans l’étable, on gagne en productivité et en précision avec l’amélioration de la ventilation et du confort, l’automatisation, et l’analyse des données. Ainsi, on fait plus (de lait) avec moins (de ressources), on gagne du temps, on réduit les coûts, les ressources nécessaires et notre empreinte carbone.
Sources
Groupe AGÉCO (2024). Analyse du cycle de vie environnemental du lait canadien. (Rapport préparé pour les Producteurs laitiers du Canada)
proAction. « Cibles et réalisations : Environnement. » producteurslaitiers.ca
https://www.producteurslaitiers.ca/proaction/cibles-realisations/environnement
Les Producteurs laitiers du Canada. « L’utilisation de l’eau sur les fermes laitières canadiennes. » dairyresearch.ca
https://www.dairyresearch.ca/userfiles/files/Fiche%20technique_Utilisation%20de%20leau%20sur%20les%20%20fermes%20laitieres%20canadi.pdf
Gouvernement du Canada : Agriculture et Agroalimentaire Canada. « La Planification de la gestion des éléments nutritifs. » agr.gc.ca
http://www.agr.gc.ca/fra/science-et-innovation/pratiques-agricoles/sol-et-terre/elements-nutritifs-du-sol/la-planification-de-la-gestion-des-elements-nutritifs/?id=1187355760327