Le secret des engrais durables

Les producteurs laitiers ont accès en abondance à un engrais naturel : le fumier. Or, saviez-vous qu’il y a des méthodes d’entreposage et d’épandage du fumier qui peuvent aider à réduire l’empreinte carbone de la ferme? Voici un aperçu à des possibilités de réduire les émissions liées au fumier.

Farmer in field

Quel est le lien entre le fumier et la santé du sol?

Les matières organiques comme le fumier favorise la diversité de la vie dans le sol – des microbes aux vers et insectes bénéfiques – régénérant ainsi la santé de ce sol.  

- Il procure des éléments nutritifs essentiels dont les plantes ont besoin pour grandir en santé. 

- Il augmente la capacité du sol à séquestrer le carbone provenant de l’atmosphère et ajouter diverses formes de carbone au sol. 

Toutes les matières organiques – fumier, résidus végétaux, litière de paille ou de sciure de bois – favorisent la croissance des cultures et soutient le cycle en boucle fermée des éléments nutritifs qui passent des vaches, aux sols, aux cultures qui servent à l’alimentation des animaux. 

Qu’est-ce que la circularité dans une ferme laitière durable?

L’agriculture durable consiste notamment à maximiser la circularité des éléments nutritifs pour nourrir des cultures qui servent aux animaux et retournent ensuite à la terre pour les prochaines cultures. C’est ce qu’on appelle le « cycle des éléments nutritifs » ou un « cercle de la vie », du moins de ses éléments. 

Le fumier augmente la capacité de la terre à séquestrer le carbone provenant de l’atmosphère, car il accroît la diversité de la vie dans le sol – qu’il s’agisse de microbes ou de vers et insectes bénéfiques – et cette diversité régénère ainsi la santé de ce sol. 

Canadian Dairy Farm Discovery

Découverte d’une ferme laitière d’ici

Faites l'expérience de l'agriculture durable dans une ferme laitière virtuelle en 3D. Découvrez des pratiques d’agriculture régénératrice, des technologies innovantes et bien plus encore !

Explorez maintenant
A biodigester on a dairy farm

La méthode de gestion du fumier a-t-elle un impact sur l’empreinte carbone de la ferme?

Les meilleures estimations scientifiques dont nous disposons à l’échelle du Canada proviennent de notre analyse du cycle de vie. Les émissions associées au fumier représentent jusqu’à un cinquième (18 %) de l’empreinte d’une ferme. Les techniques d’entreposage et de gestion du fumier diffèrent d’une ferme à l’autre, et  l’empreinte de chaque ferme en est influencée. 

Selon les études, quatre techniques entraînent une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) du fumier. 

  • Utiliser des biodigesteurs qui captent les GES provenant du fumier pour produire de l’énergie renouvelable.
  • Séparer les liquides et les solides, pour ensuite composter les solides.
  • Recouvrir la fosse à fumier avec de la paille de façon à créer une barrière.
  • Vidanger complètement la fosse lors de l’épandage du fumier sur les terres pour les fertiliser. 
Comment le biodigesteur fonctionne-il?

Le « biodigesteur » innovant permet de réduire les émissions de méthane provenant du fumier de jusqu’à 60 %. Le méthane produit pendant la digestion anaérobie est capté, puis utilisé comme source d’énergie. La matière organique digérée fournit quant à elle un engrais riche pour les plantes, et les odeurs sont réduites de jusqu’à 90 %. 

Lorsqu’ils envisagent d’investir dans cette technologie, les producteurs doivent tenir compte du nombre d’animaux sur leur ferme et de leur accès à d’autres sources de rejets organiques dans leur analyse des coûts et avantages. Les biodigesteurs peuvent être coûteux, mais les avantages associés à la réduction des GES sont substantiels. 

Quels sont les avantages de composter le fumier?

Séparer le fumier en ses composantes solides et liquides pour ensuite composter les solides est une pratique qui peut réduire les émissions de cette ferme d’environ 30 %! Le fumier composté est également beaucoup moins odorant que le fumier frais. Dans des études de cas (comme celle-ci), des scientifiques canadiens ont estimé qu’une ferme qui a adopté le compostage du fumier a réduit son empreinte carbone d’environ un tiers.

La possibilité d’épandre séparément les liquides et les solides sur les terres agricoles permet aux producteurs de faire une application plus précise des différents éléments nutritifs dont les plantes ont besoin. Les producteurs savent qu’un sol vivant et en santé produit des plantes vigoureuses, et que la ferme est ainsi plus durable et plus résiliente face aux changements climatiques. Notons que l’utilisation du fumier pour fertiliser les plantes, ce n’est pas aussi simple que ça peut en avoir l’air. Il faut analyser le sol et le fumier, pour déterminer où, quand et en quelle quantité appliquer le fumier pour répondre aux besoins de chaque culture.

Un couvert de paille sur la surface du fumier peut-elle faire une différence?

Une couverture de paille (ou même une croûte) sur la fosse à fumier réduit les émissions de GES provenant du fumier de jusqu’à 15 % en créant une barrière physique. Lorsque les températures descendent en dessous du point de congélation, le fumier gèle, et le froid et la neige agissent aussi comme une barrière naturelle qui piège les GES. 

Quel est l’impact de vider la fosse à fumier sur les émissions de GES?

Un moyen surprenant, mais intéressant, de réduire les émissions de GES consiste à vider complètement les fosses à fumier au moment de fertiliser les champs. La vidange de la fosse de fumier liquide élimine le fumier âgé et réduit de jusqu’à 40 % les émissions provenant du fumier nouvellement ajouté au cours des mois suivants! Même en laissant seulement un fond de 5 % de fumier dans la fosse, on réduit les émissions de méthane. 

Les différentes méthodes d’épandage du fumier sur les champs peuvent-elles faire une différence?

L’application du fumier se fait en l’épandant à la volée ou en l’injectant directement dans le sol. Il est recommandé de l’incorporer rapidement dans le sol, mais cela pourrait avoir un impact plus important sur les odeurs que sur les émissions. 

Quels sont les principes de gestion des nutriments? S’appliquent-ils au fumier?  

Le fumier s’utilise selon les principes de gestion des nutriments « 4B » (bonne source, à la bonne dose, au bon endroit et au bon moment). Cette gestion est bonne pour l’environnement car elle permet de recycler la matière organique, les éléments nutritifs (N, P et K) et l'énergie, tout en réduisant l'utilisation d'engrais de synthèse.  

Cows grazing in field

Un avenir durable

Les producteurs laitiers d’ici sont fiers de produire du lait tout en prenant soin de l'environnement pour les générations à venir. Voyez comment les producteurs travaillent à un avenir plus durable.

En savoir plus

Sources

  1. Agriculture et agroalimentaire Canada, Université de Guelph & Les Producteurs laitiers du Canada. 2020. Pratiques de gestion du fumier pour atténuer les gaz à effet de serre.   lactanet.ca/gestion-fumier-attenuer-gaz-effet-serre/  

  1. Lactanet. 2023. Sustainable Manure Practices to Consider.  lactanet.ca/gestion-du-fumier/)  

  1. Les PLC. 2025. Analyse du cycle de vie de la production laitière canadienne en 2021. dairyfarmersofcanada.ca/sites/default/files/2025-04/PLC_Sommaire_ACV2021_FRA.pdf  

  1. Next IAS. 2024. Nutrient Cycle: Meaning, Types & More. nextias.com/blog/nutrient-cycle/  

  1. Fertilisants Canada. Le futur, c’est l’agriculture durable. fertilizercanada.ca/fr/notre-priorite/gerance/  

  

 

Plus sur le même sujet