Quant à l’ALÉNA, ne cédez pas!

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Alors que les ministres du Canada, des États-Unis et du Mexique convergent vers Washington cette semaine pour ce qui pourrait bien être l’effort final visant à clore la renégociation de l’ALENA, le message des producteurs laitiers à l’équipe de négociation canadienne est simple : ne cédez pas!

Par Pierre Lampron, Président Pierre Lampron

Le président des Producteurs laitiers du Canada (PLC), Pierre Lampron, est un producteur laitier de région de la Mauricie au Québec depuis 1987.

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Points saillants

  • 75 % des Canadiens croient que l’industrie laitière devrait être défendue par le gouvernement canadien lors des négociations de l’ALÉNA.
  • Le message des PLC est très simple : vous avez gardé la tête haute jusqu’à ce jour et, au bout du compte, la victoire ira à la partie qui se sera montrée la plus intransigeante. Alors, ne cédez pas!

À ce jour, l’équipe canadienne, dirigée par la ministre Freeland et le négociateur en chef Steve Verheul, a publiquement défendu le secteur laitier et les autres intérêts canadiens. Cependant, comme nous l’avons constaté lors de la conclusion de l’AECG et du PTPGP, les enjeux liés à l’accès au marché agricole sont souvent reportés à la toute fin des négociations commerciales, et sont sacrifiés pour obtenir un accord.

Comme bon nombre de médias l’ont déjà souligné, les tactiques qu’ont employé les États-Unis tout au long de ces négociations sont directement tirées du livre sur l’art de la négociation du président Trump, L’Art de la négociation. Premièrement, il y a eu une série de cinq demandes scandaleuses, des « pilules empoisonnées » qui, si elles avaient été acceptées telles que présentées, auraient tout simplement équivalu à la capitulation du Canada et du Mexique. Le président a ensuite lancé une série de gazouillis sur Twitter, menaçant de se retirer complètement de l’accord si ces demandes n’étaient pas acceptées. Finalement est venue la menace de tarifs imminents sur l’aluminium et l’acier, si le Canada et le Mexique ne parvenaient pas à un accord.

L’équipe de négociation canadienne a su bien gérer ces tactiques, et est demeurée ferme jusqu’à maintenant. Les négociateurs doivent conserver leur détermination et veiller à ce que l’accord n’ait aucun impact nuisible sur le secteur laitier.

Selon un sondage mené par Ipsos les 26 et 27 avril, 75 % des Canadiens croient que le secteur laitier doit être défendu et que le gouvernement fédéral devrait déployer davantage d’efforts à cet égard à la table de négociations de l’ALENA. De plus, six Canadiens sur dix ont déclaré que la mesure dans laquelle le gouvernement défendra les intérêts de l’industrie laitière canadienne influera sur leur vote aux prochaines élections.

À l’évidence, la grande majorité des Canadiens appuie le secteur laitier et comprend son rôle crucial au sein de notre économie, et en tant qu’élément clé de notre tissu rural.

Alors que nous nous approchons d’un possible accord de principe, Les Producteurs laitiers du Canada souhaitent faire savoir au gouvernement et à l’équipe de négociation du Canada que tant qu’ils demeureront forts face à ces demandes scandaleuses, nous les appuierons. Encore une fois, notre message est très simple : vous avez gardé la tête haute jusqu’à ce jour et, au bout du compte, la victoire ira à la partie qui se sera montrée la plus intransigeante. Alors, ne cédez pas!

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