Points saillants
- De nombreux producteurs laitiers disent que le contact avec leurs vaches est le meilleur moment de la journée
- Les producteurs laitiers canadiens deviennent des «experts» en matière de vaches
- Les producteurs laitiers canadiens sont capables de distinguer leurs vaches entre elles et de voir
- Chaque vache a sa personnalité propre
« Je suis impliqué dans la ferme familiale depuis que je suis né. Dans le temps, maman nous poussait dans la poussette pendant la traite des vaches », raconte Jacob, un producteur laitier du Manitoba. Voilà qui peut expliquer pourquoi la production laitière semble être une seconde nature pour beaucoup de producteurs. Mais même ceux qui ne sont pas nés à la ferme tombent sous le charme des vaches. Nous avons voulu savoir pourquoi.
Le langage des vaches
Pour être un bon producteur laitier, il faut être un expert du comportement des vaches. Pour la plupart des gens, les vaches ont l’air de regarder dans le vide en ruminant. Mais un producteur laitier qui interagit quotidiennement avec chacune de ses vaches est en mesure de détecter des indices que d'autres ne remarquent pas.
« En fait, elles communiquent assez bien - comment elles se sentent, comment elles vont. Elles montrent vraiment beaucoup de signes », nous dit Jeremy, producteur laitier du Manitoba. « Si on est intuitif, on peut certainement détecter beaucoup de choses chez une vache. C’est très facile de voir leur personnalité, comment elles vont, si elles sont heureuses. » Pour bien les surveiller, Jeremy s'assure d’aller voir chacune des vaches de son étable au moins deux fois par jour.
Michelle, qui tient une ferme au Manitoba, explique : « Parfois, on peut voir qu'elles ne se sentent pas bien à leur regard ou à leur façon de se déplacer. » Un producteur laitier sait quelles vaches sont généralement plus actives et lesquelles ont l’habitude d’être plus détendues, selon leur personnalité.
Il existe des outils technologiques tels que les podomètres et les robots de traite qui permettent de recueillir plusieurs données sur chaque vache afin d'aider les agriculteurs à savoir si une vache se comporte comme d'habitude ou non. Cependant, les producteurs doivent rester attentifs pour prendre les bonnes décisions et fournir les soins adéquats aux vaches qui en ont besoin.
Des personnalités plein l’étable
Chaque vache a son tempérament. Il y a des vaches dominantes, et d'autres qui sont plus dociles, comme dans toute espèce animale, explique Marie-Claude, une productrice laitière du Québec. « On peut le voir assez fréquemment ici : une vache qui en tasse une autre pour se faire traire par le robot ou pour prendre sa place aux cuvettes. On peut aussi voir deux vaches qui s’apprécient plus parce qu’on remarque qu’elles sont souvent couchées près l’une de l’autre, ou encore deux vaches qui se lavent l’une et l’autre », dit-elle. Oui, oui, certaines vaches sont amies.
La personnalité des vaches se révèle également quand elles interagissent avec les gens. Richard, qui est le mari et partenaire d’affaires de Marie-Claude, nous dit : « Chaque vache est différente. Il y a des vaches qui sont vraiment chaleureuses. On a une vache entre autres, qui dès qu’on s’approche, se lève et vient pour se faire flatter. Il y en a d'autres qui ont l’air de dire « Dérange-moi pas ». Et c'est correct comme ça. On apprend à travailler avec chacune d'elles. »
Surprenantes vaches
« Ce sont des animaux intelligents », dit Richard, un producteur laitier du Manitoba. « Quand elles ouvrent une barrière qu’elles ne devraient pas ouvrir et qu’elles quittent le pâturage, on aimerait qu'elles ne soient pas si intelligentes. Mais elles sont juste assez futées », ajoute-t-il en riant.
Les vaches sont aussi des créatures curieuses. Approchez-vous et elles tireront la langue pour vous observer. « C'est une zone sensible pour elles. Nous, comme humains, on tend les mains et on touche les objets. Elles, elles utilisent leur nez, presque comme les chiens, pour tout flairer et toucher », dit Jacob. « Leur grande langue est comme du papier sablé baveux. »
Les vaches sont des créatures d'habitudes avant tout. Elles sont plus à l'aise et produisent plus de lait quand les choses sont calmes et stables, et quand leur routine est respectée. Elles sont d’un naturel nerveux car leurs ancêtres sauvages étaient des proies. Mais dans une étable confortable, les vaches se détendent et s’épanouissent.
Savoir vivre ensemble
Prendre soin des vaches et des veaux est un travail exigeant, c’est indéniable. « À toute heure du jour ou de la nuit, si elles ont besoin de toi, faut que tu ailles les voir, faut que tu sois disponible pour les vaches en tout temps », explique Richard, du Québec. C'est comme ça quand on travaille avec les animaux. C'est un mode de vie.
Marie-Claude, une ex-coiffeuse devenue productrice laitière, a choisi ce mode de vie pour trouver un meilleur équilibre. « En venant travailler avec mon mari, c’est plus facile de se voir et d’intégrer les enfants à la ferme. J’aime ça. J’aime les animaux, j’aime ça venir ici. C’est zen. » Les enfants ont un petit bac à sable et des jouets dans l'étable près des vaches. Marie-Claude et Richard peuvent donc les surveiller tout en s'occupant des vaches. On peut dire que l’étable, c’est là où ça se passe.
Cette cohabitation travail-famille n'est pas inhabituelle pour les producteurs laitiers canadiens. Interrogée au sujet de la partie la plus gratifiante de son travail, Michelle répond : « C'est l'atmosphère familiale. Montrer à mes enfants comment s'occuper de nos animaux, comment les élever, l'importance de notre façon d’interagir avec les animaux pour produire le meilleur lait possible. » Voilà ce que nos producteurs ont à cœur. Le bon lait commence toujours par de bons soins.