Points saillants
- Pour la famille Crozier, l’élevage laitier est une véritable passion transmise de génération en génération.
- Au cours des 120 dernières années, les fermes familiales ont changé pour s’adapter aux nouvelles technologies.
- Aujourd’hui, les fermes de la famille Crozier bourdonnent d’activité, de la traite robotisée aux alertes sur téléphone intelligent.
À l’époque, la ferme comprenait des chevaux, des cochons, des poulets et assez de vaches pour être considérée comme une petite ferme laitière. Les gens travaillaient d’arrache-pied. À leurs débuts, les Crozier vendaient leurs produits agricoles à l’échelle locale.
S’occuper du bétail, traire les vaches à la main, séparer la crème et transporter les bidons de lait à la laiterie Woodland au nord d’Edmonton avec une Ford modèle T alourdissaient une charge de travail déjà considérable. La laiterie Woodland a ouvert ses portes en 1908, et les Crozier ont été l’un de ses premiers fournisseurs de lait cru. Lenard se souvient des travailleurs de Woodland, qui enlevaient chaque couvercle afin de s’assurer que le bidon était plein et de faire le « test de l’odeur » pour confirmer que le lait était frais.
Lorsque l’électricité est arrivée dans les régions rurales de l’Alberta, vers 1940, l’exploitation laitière des Crozier est passée à l’ère des trayeuses électriques, ce qui a mené à l’agrandissement du troupeau. Ultimement, cette croissance a également entraîné la répartition du troupeau de 60 vaches laitières entre John et Kenneth en 1954.
Kenneth et ses fils, Hugh et Clayton, sont restés sur le site original et ont gardé l’appellation Crozier Dairies. Hugh et ses fils, Lee et Leslie, ont maintenu les opérations jusqu’en 2014. John et son fils Chester, le père de Lenard, ont déménagé dans une propriété adjacente à la ferme originale pour exploiter leur ferme sous le nom de Cutbank Farms.
Vers la fin des années 1960, le système de gestion de l’offre a été instauré et a créé dans l’industrie laitière un niveau de stabilité que les générations précédentes n’auraient jamais pu imaginer. Lenard avait déjà décidé de devenir un producteur laitier de quatrième génération. Il a vu l’avènement de la gestion de l’offre comme une occasion d’expansion et de modernisation, et a par conséquent bâti une étable capable de contenir jusqu’à 150 vaches laitières pour les 40 prochaines années. À la fin des années 1990, Jason et Brett sont devenus des producteurs laitiers de cinquième génération, exploitant Cheslen Dairies avec sa vieille étable jusqu’au remplacement de cette dernière en 2012 par une installation de traite ultra moderne.
La ferme des Crozier a été parmi les premières de la province à utiliser la technologie de la traite robotisée. La nouvelle étable assure le confort des vaches et une ventilation naturelle. De plus, l’on y retrouve des moteurs et un éclairage à haute efficacité, en plus d’être chauffée par un système qui capte la chaleur corporelle des vaches qui y logent. Par ailleurs, l’eau utilisée pour le prérefroidissement du lait est employée pour abreuver le troupeau. En d’autres termes, l’étable est écoénergétique et respectueuse de l’environnement.
En 2012, en reconnaissance du rôle important qu’il a joué au sein de l’industrie laitière depuis plus de 20 ans à titre de représentant des producteurs laitiers dans différentes organisations laitières, Lenard a été le récipiendaire de l’Alberta Dairy Achievement Award.
Les temps ont bien changé depuis les débuts de Lenard. Lui qui, à l’époque, conduisait un traîneau chargé de bidons de lait et de petits Crozier a été témoin de l’arrivée de la traite robotisée et de ses alertes sur téléphone intelligent. Or, si la production laitière a connu une évolution spectaculaire, la passion de Lenard pour l’élevage laitier est demeurée inchangée. Aujourd’hui, il passe le flambeau à ses fils, Jason et Brett, dans l’espoir qu’un jour, Cheslen Dairies pourra continuer à exister grâce au travail de l’un de ses huit petits-enfants. La famille Crozier est fière de son patrimoine et serait plus qu’heureuse d’engendrer une sixième génération de producteurs laitiers.