Prendre les devants en santé mentale pendant la pandémie de la COVID-19

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L’école, le travail ou la routine personnelle ayant fait place à l’imprévisibilité et à l’incertitude, la santé mentale est rapidement devenue une grande préoccupation pendant la pandémie. La psychologue Pierrette Desrosiers a parlé aux PLC afin d’offrir ses conseils aux producteurs et de les aider à prendre soin de leur santé mentale pendant la pandémie de la COVID-19.

Par DFC - PLC, Équipe Communications

Points saillants

  • Mme Desrosiers préconise une approche proactive de gestion du stress qui consiste à cibler clairement ses priorités et à prendre d’abord et avant tout soin de soi.
  • Mme Desrosiers précise que maintenant plus que jamais, nous devons nous appuyer les uns sur les autres.

La pandémie de la COVID-19 a soudainement perturbé le quotidien des gens de partout dans le monde. L’école, le travail ou la routine personnelle ayant fait place à l’imprévisibilité et à l’incertitude, la santé mentale est rapidement devenue une grande préoccupation pendant la pandémie.

La psychologue Pierrette Desrosiers, qui se spécialise dans la santé mentale des producteurs agricoles, a parlé aux PLC afin d’offrir ses conseils aux producteurs et de les aider à prendre soin de leur santé mentale pendant la pandémie de la COVID-19.

« Le plus grand problème pour les producteurs est bien entendu la surcharge de travail », a expliqué Mme Desrosiers. Exploiter une ferme représente déjà une énorme responsabilité. Or, avec les récents changements, nombreuses sont les personnes à avoir leurs enfants à la maison, ou un conjoint ou une conjointe qui a perdu son emploi ou qui travaille de la maison. Plusieurs producteurs sont en pénurie de personnel à la ferme, ont des protocoles supplémentaires de santé et sécurité à gérer et vivent beaucoup d’incertitude par rapport à l’avenir.

Pour composer avec ces défis, Mme Desrosiers préconise une approche proactive de gestion du stress qui consiste à cibler clairement ses priorités et à prendre d’abord et avant tout soin de soi.

« Lorsque l’on prend position, il est plus facile de prendre des décisions », a-t-elle expliqué. Collectivement, nous faisons face à une nouvelle réalité qui nous amène à voir notre vie normale d’un autre œil. Il s’agit donc d’une occasion de réévaluer nos valeurs et d’ajuster nos priorités en conséquence. Or, pour mettre ces conseils en pratique, il faut commencer par poser de petits gestes. Mme Desrosiers suggère deux étapes pour entamer ce processus chaque matin :

  • Prendre 10 minutes pour s’arrêter, respirer et réfléchir à sa réalité actuelle et à ses valeurs. Sur la base de cette réflexion, réajuster ses priorités afin qu’elles cadrent avec les concepts énoncés. Les événements tels que la COVID-19 peuvent entraîner des changements majeurs dans notre vie et nous n’avons d’autres choix que d’y réagir.
  • Tenir chaque matin une réunion avec votre famille et une autre avec vos employés ou partenaires. Un rassemblement de cinq minutes rassurera tout le monde, permettra de définir les rôles, favorisera le dialogue et fera en sorte que chacun fonctionne sur la base de la même information.

« S’il est possible d’avoir le contrôle sur certains aspects de notre environnement, il est alors plus facile de diminuer le niveau d’anxiété », a ajouté Mme Desrosiers. En s’obligeant à définir nos valeurs et priorités, il pourrait être plus facile de reconnaître là où des ajustements doivent être apportés.

Mais même en gérant ses priorités, il n’est pas nécessairement facile de s’acquitter de sa charge de travail. Elle recommande donc de prendre d’abord et avant tout soin de soi pour être en mesure de prendre soin de sa famille et de son entreprise. Tout comme ils peuvent contribuer à aplatir la courbe de la COVID-19, les petits gestes peuvent avoir un impact énorme sur la santé mentale : prenez soin de votre corps et de votre esprit, limitez les stratégies d’adaptation malsaines et le stress inutile et, finalement, pratiquez la gratitude.

Enfin, Mme Desrosiers précise que nous devons prendre soin les uns des autres. Les changements physiques, émotionnels, cognitifs ou comportementaux sont tous des signes de détresse et, souvent, les personnes touchées ne reconnaissent pas qu’elles vivent elles-mêmes de tels changements. Maintenant plus que jamais, nous devons nous appuyer les uns sur les autres.

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